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Action à Paris contre le racisme et l’islamophobie
21 avril 2024 à 10h00 - Modifié : 26 avril 2024 à 14h15 par Angela Dick
Des milliers de personnes ont défilé à Paris le dimanche 21 avril pour protester "contre le racisme et l'islamophobie", en mettant particulièrement l'accent sur "les violences policières". Sous une banderole proclamant "Nos enfants sont en danger", les manifestants ont démarré de Barbès en début d'après-midi en réponse à l'appel d'une cinquantaine d'organisations, dont La France insoumise, le Nouveau parti anticapitaliste, Attac et Solidaires.
Yessa Belkhodja, l'une des initiatrices de la marche, a commenté : "Il était nécessaire d'organiser une mobilisation en dehors des marches mémorielles et des événements dramatiques", soulignant que "les violences policières sont les plus graves touchant nos enfants, en particulier ceux des quartiers défavorisés, noirs ou arabes." Elle a ajouté : "Mais ces violences ne représentent qu'un aspect ; il y a des abus quotidiens." La marche devait se terminer place de la République avec un concert à 18 heures, avec la participation du rappeur Médine.
La situation à Gaza a été souvent évoquée lors de la procession. De nombreux manifestants portaient des keffiehs en solidarité avec la population de la bande de Gaza, où l'armée israélienne a mené de nouvelles frappes aériennes meurtrières le dimanche, ciblant notamment Rafah. La manifestation, ornée de nombreux drapeaux palestiniens, avait lieu plus de six mois après le début du conflit avec le Hamas dans le territoire palestinien, à la suite des attaques terroristes du mouvement islamiste en Israël.
Mathilde Panot, la cheffe de file des députés LFI, a déclaré à quelques journalistes : "Si nous sommes ici à un moment où les Palestiniens sont largement déshumanisés, c'est pour affirmer que toutes les vies se valent... Le fil conducteur que nous portons aujourd'hui est la dignité égale des êtres humains", rejoignant ses collègues LFI Eric Coquerel et Danièle Obono.
Initialement interdite par la préfecture de police jeudi en raison de craintes que la dénonciation des "crimes policiers" contre les jeunes dans son appel puisse attirer des éléments cherchant délibérément la confrontation avec les forces de l'ordre, entraînant potentiellement "des troubles à l'ordre public", l'interdiction a été suspendue le lendemain par le tribunal administratif de Paris sur une base provisoire, la qualifiant "d'une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté de manifestation".