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Agression homophobe à Strasbourg
29 avril 2024 à 10h45 - Modifié : 2 mai 2024 à 13h27 par Angela Dick
Deux militaires du 152e régiment d'infanterie de Colmar ont été jugés en comparution immédiate lundi pour une agression survenue dans la nuit de vendredi à samedi à Strasbourg. Les deux hommes sont accusés d'avoir agressé un jeune homme, lui ayant infligé des coups et proféré des injures homophobes, avant de lui voler son sac. La victime, présente à l'audience, a subi de graves blessures, dont un traumatisme crânien, un tympan perforé et plusieurs dents déchaussées, lui valant dix jours d'incapacité totale de travail.
Selon les témoignages, l'altercation a débuté peu avant 5 heures du matin à l'arrêt de tramway Homme-de-Fer, où la victime a été abordée par deux individus. Après une dispute, la situation a dégénéré en bagarre, puis les deux agresseurs ont poursuivi la victime jusqu'à la place Kléber, où ils l'ont violemment agressée. L'un des assaillants aurait déclaré être caporal et exercé des violences physiques, tandis que l'autre aurait proféré des insultes homophobes, intensifiant les attaques.
Les deux accusés, Temoana Teautoua, 21 ans, et Alexis Coutelle, 18 ans, ont donné des explications lors de leur interrogatoire. Teautoua a déclaré avoir toujours eu des préjugés contre les homosexuels, tandis que Coutelle a invoqué un environnement familial toxique et des discours haineux de son père pour expliquer son comportement. Les avocats des prévenus ont tenté de plaider en faveur de peines plus clémentes, mettant en avant le contexte familial difficile et l'influence de l'alcool et de l'armée sur leurs clients.
Le procureur a qualifié l'agression d'« homophobie décomplexée », soulignant le caractère révoltant de l'incident en 2024. Il a requis une peine de trois ans de prison, dont un avec sursis. Finalement, Teautoua et Coutelle ont été condamnés à deux ans de prison, dont un an avec sursis probatoire, avec interdiction de contacter la victime ou de se rendre à Strasbourg pendant trois ans. En outre, ils ont été condamnés à verser des compensations financières à la victime et à l'association SOS Homophobie.