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Allemagne : l’équipementier automobile Bosch prévoit de réaliser à nouveau des économies de plusieurs milliards d’euros
Publié : 3 février 2025 à 6h00 - Modifié : 3 février 2025 à 9h28 Mandy Vereecken
Bosch, bien connu pour ses appareils électriques et son électroménager, est aussi le plus grand équipementier automobile au monde. Pourtant, le climat au sein du groupe basé à Stuttgart est loin d’être serein. Bien qu’aucun nouveau plan social ne soit officiellement annoncé, l’entreprise, qui emploie près de 130 000 personnes en Allemagne, prévoit de nouvelles mesures d’économies après avoir déjà supprimé environ 12 000 emplois ces dernières années.
Et Bosch n’est pas un cas isolé. De nombreux équipementiers allemands spécialisés dans la tôlerie, la mécanique ou les tableaux de bord ont supprimé environ 50 000 postes en cinq ans. L’ensemble du secteur automobile subit les conséquences du faible engouement pour les véhicules électriques, encore jugés trop onéreux pour le grand public. La réduction des aides publiques, liée aux contraintes budgétaires des États, aggrave la situation, freinant encore davantage la demande.
En parallèle, la transition vers l’électrique bouleverse la structure de l’emploi. La production d’un moteur diesel chez Bosch mobilise dix salariés, contre trois pour un moteur essence et seulement un pour une voiture électrique. Ce changement remet en question l’équilibre économique et social du secteur.
Avec la suppression du bonus écologique et une baisse de près de 20 % du marché automobile allemand, Bosch prépare déjà des réductions de coûts massives, qui pourraient atteindre plusieurs milliards d’euros. Les répercussions sur l’emploi s’annoncent lourdes.
À moins de deux mois des élections législatives, le chancelier Olaf Scholz se trouve dans une position délicate. Face à la montée de l’extrême droite et aux défis de la transition énergétique, il peine à trouver des solutions. En Allemagne, les équipementiers et constructeurs automobiles représentent aujourd’hui 770 000 emplois, mais cette industrie, autrefois solide, dévoile désormais ses fragilités face aux mutations du marché.