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Élevage porcin : à la Ferme Dreyer, rien ne se perd, tout se valorise

Publié : 7 février 2025 à 6h00 - Modifié : 7 février 2025 à 9h51 Mandy Vereecken





À la ferme de Maxime Dreyer, les porcs sont rois. Dans un bâtiment spacieux et bien ventilé, ils profitent d’une alimentation biologique, gambadent librement et se prélassent dans la paille. « Chaque cochon dispose d’au moins 3,5 m², alors que la réglementation bio en exige 3 m² et l’élevage conventionnel seulement 0,68 m² », explique l’éleveur de Sainte-Croix-en-Plaine, soucieux du bien-être de ses animaux.


L’aventure familiale débute en 1983 avec Jean-Marc Dreyer, qui élève alors 200 truies en conventionnel. Son fils Maxime le rejoint en 2013, puis reprend l’exploitation en 2015. Face à la crise porcine, il décide en 2017 de changer d’approche pour assurer la pérennité de la ferme. Il abandonne l’élevage conventionnel au profit du bio et adapte ses infrastructures. Aujourd’hui, il achète ses porcelets certifiés bio à un éleveur du Bas-Rhin. « Ils arrivent à trois mois avec un poids de 22 kg et repartent six mois plus tard à 120 kg », précise-t-il. Ici, aucun antibiotique ni hormone de croissance : seuls l’espace, l’air pur et une alimentation saine garantissent la robustesse des animaux.


Chaque année, la ferme produit environ 900 porcs. Une grande partie est vendue à un boucher du Bas-Rhin, mais depuis un an, Maxime et sa compagne Sophie développent la vente directe. Une dizaine de cochons par mois sont transformés par un artisan boucher de Colmar, Herrscher. « Nous avons commencé avec des caissettes de 5 à 15 kg, disponibles sur commande en ligne ou par téléphone, puis à retirer à la ferme », explique Maxime. Ces assortiments incluent diverses pièces de viande (échine, côtelettes, palette, rôti, escalope…) ainsi que de la charcuterie (gendarmes, saucisses de foie, de Toulouse, de Lyon, etc.).


Depuis peu, l’éleveur vend aussi ses produits au marché de Munster le samedi matin et propose de la vente au détail à la ferme l’après-midi. Son ambition ? Ouvrir d’ici deux ans son propre magasin pour écouler l’ensemble de sa production et, à terme, créer un laboratoire de transformation. En attendant, il recherche d’autres points de vente, comme des épiceries et des magasins de producteurs. « L’avenir de l’agriculture, c’est de réduire les intermédiaires pour maîtriser les prix. Cela bénéficie autant aux éleveurs qu’aux consommateurs », conclut-il.