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Entretien avec le vicaire épiscopal Christian Kamenisch : le renouveau de la spiritualité chez les adultes

Publié : 24 décembre 2024 à 6h00 - Modifié : 9 janvier 2025 à 14h13 Mandy Vereecken

La cohabitation avec les touristes n’est pas toujours simple. Leur afflux, surtout durant les célébrations, nécessite une organisation pour éviter qu’ils ne perturbent les offices. Leurs motivations varient : certains visitent la collégiale rapidement, d’autres viennent simplement pour se réchauffer avec un vin chaud à la main, tandis qu’une minorité s’attarde vraiment sur les lieux. Malgré tout, l’accueil reste primordial.


La collégiale est régulièrement pleine, avec un tiers des fidèles qui sont des touristes. Certains demandent même le sacrement de réconciliation, parfois avec l’aide d’applications de traduction. Durant l’Avent, des initiatives comme une chorale de Noël bilingue en français et en allemand ont été proposées pour renforcer le lien avec les visiteurs.


Une baisse de fréquentation des personnes âgées a été observée, ces dernières préférant des églises plus accessibles en voiture et chauffées. Certaines funérailles ont également été déplacées à Saint-François d’Assise, une église plus adaptée. Toutefois, il est essentiel de maintenir la collégiale comme un lieu central et accessible de culte.


Mgr Delannoy, arrivé en avril, a débuté en octobre une série de visites dans les douze zones pastorales du diocèse, qui compte plus de 750 paroisses et 170 communautés. Ces visites incluent des rencontres avec des prêtres, des fidèles, et des acteurs de la société civile, comme la coopérative agricole de Colmar ou les jeunes sapeurs-pompiers.


Avec la publication du rapport de la CIASE, l’Église a entamé une démarche de vérité sur les abus sexuels. Ce sujet reste omniprésent et provoque des discussions, y compris dans les équipes paroissiales. L’affaire de l’abbé Pierre, révélée cet été, a suscité des interrogations et des souffrances, tout en mettant en lumière la distinction entre l’homme et son œuvre.


Le nombre de catéchumènes, adultes demandant le baptême ou la confirmation, est en forte hausse, avec des profils variés, souvent éloignés d’une culture catholique traditionnelle. Le défi pour l’Église est de les accompagner dans la durée, en veillant à les intégrer dans une communauté et à éviter tout radicalisme.


L’Europe elle-même devient une terre d’évangélisation. Dans un contexte où les offres spirituelles alternatives se multiplient, l’Église s’interroge sur sa capacité à communiquer son message et à répondre aux attentes des chercheurs de sens.


À Colmar, la solitude et la précarité, souvent invisibles, sont des réalités marquantes. Depuis septembre, un repas partagé est organisé chaque deuxième dimanche du mois, après la messe, réunissant une cinquantaine de personnes, dont des familles, des personnes âgées et isolées. Une édition spéciale est prévue pour le 25 décembre.


La paroisse accueille également des personnes fragiles psychologiquement ou psychiatriquement. Elle offre un espace d’écoute sans se substituer aux professionnels, devenant ainsi un lieu de parole et de réconfort pour les plus vulnérables.