L'accident ferroviaire d'Eckwersheim passe devant la justice

C'était la pire catastrophe du fleuron français du ferroviaire. Le 14 novembre 2015, la rame d'essai du TGV Est avait déraillé. La queue de train dans le canal de la Marne au Rhin, 11 morts, 42 blessés. L'accident oublié, comme certains l'ont dit, occulté par les attentats de la veille dans une France, désormais dans l'état d'urgence terroriste. La rame d'essai était largement en excès de vitesse. En abordant une courbe, elle n'aurait pas dû excéder 176 km par heure à l'impact contre le pont. On avait relevé 243. La plupart des victimes sont décédées en queue de rame dans la voiture laboratoire. Parmi les personnes décédées, il y avait deux invités. A partir d'aujourd'hui et pour plus de deux mois de procès, SNCF et deux filiales, Systra et SNCF Réseau, et trois personnes physiques, l'équipe de conduite, doivent répondre d'homicides et blessures involontaires. Pour les experts judiciaires, l'accident était déjà écrit sur les documents.

Pascal Kury