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Les écologistes attentifs aux besoins de leurs partenaires

Publié : 13 octobre 2024 à 6h00 - Modifié : 15 octobre 2024 à 16h19 par Mandy Vereecken

Le score de Raphaël Glucksmann, leader de Place publique, aux élections européennes à Strasbourg (18 %) et l’élection de Thierry Sother, député PS dans la troisième circonscription, suggèrent un regain de la social-démocratie dans la capitale alsacienne. Cette dynamique n'a pas échappé à l'équipe de la maire écologiste Jeanne Barseghian, qui a récemment nommé Marina Lafay, militante de Place publique, comme adjointe. De plus, Salah Koussa, ancien candidat sur la liste PS en 2020, a lui aussi été nommé adjoint le même jour. Ces nominations renforcent l'ancrage au centre gauche des écologistes, qui avaient déjà apaisé leurs relations avec les communistes. « Nous voulons incarner toute la gauche politique et citoyenne », affirme Syamak Agha Babaei, premier adjoint. Il précise que l’ambition des écologistes est de devenir « la colonne vertébrale de la gauche à Strasbourg, une gauche fidèle à ses valeurs ». Marina Lafay voit sa promotion comme le reflet d'une tendance nationale favorable à la social-écologie, mais aussi comme une reconnaissance de son travail local en tant qu'élue de quartier.


Simultanément, à l'Eurométropole (EMS), trois élus socialistes ont rejoint le groupe écologiste : Nathalie Jampoc-Bertrand, adjointe PS à Schiltigheim, Claude Froehly, ancien maire PS d'Illkirch, et Salah Koussa. Jampoc-Bertrand, également vice-présidente de l'EMS, avait déjà pris ses distances avec les socialistes strasbourgeois, dénonçant notamment les critiques contre le projet de tram Nord, qu'elle qualifie de « sabotage pour des raisons électoralistes ». Claude Froehly partage son avis, affirmant qu'il refuse de s'inscrire dans une opposition « systématique » sur les questions de mobilité. Les écologistes ont mis en avant ces ralliements au moment où le débat sur le tram est en pleine effervescence. Gérard Schann, coprésident du groupe écolo à l'EMS, y voit une « convergence politique » entre certains socialistes et les écologistes. Cependant, Thierry Sother, élu député en juillet et dirigeant du PS67, minimise ces mouvements et souligne que les élections municipales ne se résument pas à des étiquettes, mais à des projets et à leur incarnation.


Les alliances seront un enjeu crucial pour les prochaines municipales, aussi bien à gauche qu'au centre et à droite. La question de La France insoumise (LFI), représentée à Strasbourg par le député Emmanuel Fernandes, va rapidement devenir centrale pour les écologistes. Pour l'instant, les relations restent cordiales mais distantes. « Nous partageons un même électorat de gauche, mais des discussions seront nécessaires le moment venu », reconnaît Syamak Agha Babaei. Toutefois, il souligne que LFI devra clarifier sa vision pour Strasbourg et l’EMS, au-delà de la ligne nationale de Jean-Luc Mélenchon.