PROFANATION | A Quatzenheim, entre indignation et lassitude
Près de 80 tombes sont été profanées la nuit dernière dans le cimetière juif de Quatzenheim (67). Un acte qui intervient le jour où plusieurs rassemblements contre l'antisémitisme sont prévus un peu partout en France
Publié : 4 mai 2021 à 10h29 par Pierre Maurer
Les tombes du cimetière ont quasiment toutes été dégradées. A droite, Emmanuel Macron échangeant ave
Crédit : photomontage PM/RDL
Le cimetière israélite de cette petite commune du Kochersberg qui compte moins de 800 habitants est entouré de maisons. Cela n'a pas posé de problème à celui ou ceux qui ont maculé de signes nazis et d'inscriptions une grande partie des sépultures.
Environ 80 sépultures ont été dégradées, taguées à la peinture jaune ou bleue. Sur une de ces tombe, une inscription mentionne les « Loups noirs alsaciens », un groupe autonomiste des années 1970.
L'adjointe au maire de Quatzenheim, Josette Prim, est interviewée par les télés et les radios. Encore sous le choc de la découverte, elle répète ne pas comprendre comment cela a pu se produire dans son village où les habitants sont d'ordinaire si liés
"Nous sommes un village hyper calme (...) où les communautés vivent ensemble dans le calme depuis des années" - Josette Prim
Habitants, élus locaux... Des riverains encore sous le choc
Ce mardi après-midi, les rues du village demeurent relativement paisibles. A la sortie de la commune, où se situe le cimetière israélite, la foule se fait plus dense. Aux côtés des journalistes et des gendarmes assurant la sécurité, des dizaines d'habitants. Des curieux, mais aussi des membres de familles d'origine juive dont les sépultures ont été profanées.
Marcel Bicard-Mandel est venu avec sa fille de Strasbourg. La capitale régionale n'est qu'à un quart d'heure de cette petite colline où la profanation a eu lieu. Le vieil homme a tenu à venir voir de ses yeux de rescapé de la Shoah le désastre
"Mon sang n'a fait qu'un tour" - Marcel Bicard Mandel
Marcel Bicard Mandel - photo PM/RDL
Vers 15h30, des sirènes et des gyrophares annoncent l'arrivée du cortège des élus et du Président Macron. Accompagné du ministre de l'Intérieur, Christophe Castaner, et d'habitants, tous ont longuement arpenté les allées, se déplaçant de tombre en tombe, pour échanger, discuter...
"Ils veulent que vous ayez peur, que nous ayons peur et que l'on baisse les yeux..." - Emmanuel Macron
Le temps de l'enquête
L'enquête concernant cette profanation a été confié par le parquet de Strasbourg à la section de recherches de la gendarmerie de Strasbourg.