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Tunisie : à trois jours de l'élection présidentielle, une opposition muselée

3 octobre 2024 à 6h00 - Modifié : 8 octobre 2024 à 16h51 par Mandy Vereecken

À trois jours de l'élection présidentielle en Tunisie, les signes d'une campagne électorale sont pratiquement inexistants dans les rues de Tunis. Ni affiches ni débats télévisés, une atmosphère pesante entoure cette élection. Beaucoup de Tunisiens expriment leur inquiétude et leur désillusion. Au cœur de cette situation tendue, le président Kaïs Saïed est accusé d'avoir éliminé ses rivaux les uns après les autres.


Parmi les six candidats approuvés par la justice, la commission électorale, réputée proche du président, en a écarté trois, tandis qu'un autre, Ayachi Zammel, a été incarcéré, accusé de faux parrainages et condamné à 12 ans de prison. Selon son avocat, Abdessatar Messaoudi, Zammel était devenu une cible pour le pouvoir en place : "Pratiquement chaque semaine, il y a deux ou trois affaires à connotation politique."


Pour certains membres de l'opposition, la Tunisie frôle désormais un régime autoritaire. Pourtant, lors de son élection en 2019, Kaïs Saïed incarnait les espoirs de la population. Mais deux ans plus tard, il a suspendu le parlement, s'octroyant des pouvoirs étendus, dissous le conseil supérieur de la magistrature, et restreint la liberté d'expression par décret. Depuis, plusieurs dizaines de militants et de journalistes ont été emprisonnés.