Ukraine : l'inquiétude et la détresse de Maria, une expatriée ukrainienne de 25 ans qui vit à Strasbourg

Comment vivez-vous le fait d'être actuellement présente ici, en Alsace, loin des vôtres ?

Je le vis très mal : depuis ce matin je n'arrête pas de pleurer. Mes parents habitent dans une maison de campagne et ils m'ont dit qu'ils avaient par précaution enterré des "choses" dans le jardin, si jamais il se passe quelque chose. Ca me rend extrêmement triste et je n'ai pas envie que ces parents vivent ce genre de choses, je n'ai que 25 ans...

Vous pensiez que cela pouvait arriver ?

Oui... Actuellement, dans la zone où se trouvent mes parents, c'est très compliqué. Ils sont actuellement cachés dans leurs toilettes avec des matelas au-dessus de la tête, ça n'arrête pas depuis ce matin ! C'est très proche de la maison, peut-être dix kilomètres. Il y a eu des missiles, ça arrive partout...

Est-ce-que selon vous la France se rendait compte de la dangerosité du Président Poutine ?

Oui, j'en ai l'impression... Même si les choses ont commencé avec la guerre informatique. Là, c'est la "vraie" guerre qui commence malheureusement. Le décalage était grand ce matin sur les chaînes d'information entre Poutine qui assurait il y a peu qu'il n'y aurait pas d'attaque et la réalité avec les images de bombardements, du feu, des immeubles qui tremblent. C'est très triste.