Après treize mois sans ses enfants, Thierry Schauer les retrouve, mais sans « fin heureuse »

Privé de ses enfants pendant plus d'un an, Thierry Schauer a enfin retrouvé ses jumelles de 5 ans et son fils de bientôt 3 ans, le 10 décembre 2023, lors d’une audience au tribunal de Karlsruhe. Après avoir été séparés suite au départ soudain de son ex-compagne, Thierry raconte : « Quand Amilia m’a vu, elle m’a sauté au cou, malgré les tentatives de son grand-père pour la retenir. Anne-Sophie, elle, est restée plus distante, se rapprochant de moi uniquement quand il a quitté la salle. Et je ne vous parle même pas de la douleur de partir seul du tribunal, sans mes enfants à mes côtés pour Noël. »

Le juge avait ordonné que les enfants soient ramenés en France dans les quinze jours, après que la mère n’ait pas respecté une première demande de visites sur deux week-ends. Le 8 janvier, une rencontre a eu lieu avec l’aide de l’organisme Jugendamt à Offenburg, où Thierry a pu repartir avec ses enfants, qui étaient venus sans affaires. Cette première réunion a apporté un « soulagement » au père, qui avait posé des congés pour être pleinement présent pour eux.

Les enfants réadaptent progressivement leur vie en France. Le français revient peu à peu, et ils retrouvent des repères familiers, comme des lieux qu’ils avaient l’habitude de fréquenter avec leur père. « Elles se sont rappelées de l’endroit au bord du Rhin où on s’installait pour regarder les péniches », confie Thierry. Le 13 janvier, les jumelles ont retrouvé l’école avec une grande aisance, et Kyllian, bien que nouveau à la crèche, semble heureux de passer ses journées avec son père.

Cependant, ces retrouvailles ne sont pas vécues comme un « happy end » par Thierry. Il s'inquiète pour Anne-Sophie, qui semble affectée : « Elle a perdu du poids et pleure dès que quelque chose ne va pas, elle a peur que je parte. » Ce mal-être est renforcé par des comportements de son ex-compagne, qui n’a pas respecté certaines obligations légales, comme la remise des carnets de vaccination des enfants. De plus, elle a tenté de voir les enfants, bien qu’elle n’ait droit qu’à deux visites médiatisées par mois, ce qui a conduit Thierry à déposer une plainte pour harcèlement.

Malgré ces progrès, le père et son avocate, Me Schmelz, restent sur leurs gardes, redoutant de nouveaux conflits ou un éventuel enlèvement.