Collision entre deux trams : l'escalade des moyens déployés par les pompiers

À 15 h 12, les opérateurs du Centre de traitement de l’alerte (CTA) reçoivent les premiers appels de détresse concernant une collision entre deux rames de tramway sous la gare de Strasbourg. Ces alertes proviennent à la fois des passagers et des agents de la compagnie des transports strasbourgeois (CTS). "Ils nous signalent une collision entre deux trams sous la gare", précise René Cellier, directeur du Service d'incendie et de secours du Bas-Rhin (SIS 67).

Dès 15 h 14, les premiers engins de secours sont déclenchés, et à 15 h 23, les pompiers arrivent sur les lieux. Le capitaine de colonne établit rapidement un premier bilan détaillé, permettant une montée en puissance progressive du dispositif au fil des besoins identifiés.

La coordination des secours est assurée par un chef de site, puis un officier départemental, avant que René Cellier prenne en charge le commandement des opérations de secours (COS). Ce dernier supervise l’ensemble des moyens publics et privés déployés, en collaboration avec des partenaires tels que le Samu, la police nationale et municipale, les militaires de l’opération Sentinelle, les équipes techniques de la CTS, les démineurs de la Sécurité civile (intervenus pour une valise abandonnée), ainsi qu’Électricité de Strasbourg et la Protection civile départementale.

Pour répondre aux besoins variés, le CTA-Codis engage progressivement des ressources : des équipes pour les secours aux personnes, des moyens de lutte contre les incendies en cas de départ de feu, deux postes médicaux avancés (PMA), et des engins lourds capables de soulever une rame si nécessaire. Au total, plus de 130 pompiers, 66 véhicules, dont 16 véhicules de secours, six fourgons-pompes, cinq unités médicales, quatre engins de désincarcération, et des véhicules d’éclairage, sont mobilisés.

Le poste de commandement des pompiers est installé sur le parvis de la gare, servant de centre tactique pour centraliser les informations, anticiper les actions et coordonner les opérations. Sous la verrière de la gare, un point de rassemblement est dédié aux victimes, où elles sont identifiées grâce au système SINUS. Ce dispositif permet de recenser et suivre les victimes via des bracelets équipés de QR codes, facilitant la communication entre les différents acteurs des secours.

Les blessés sont acheminés vers les postes médicaux avancés pour un triage et des soins préliminaires avant leur transfert vers les hôpitaux. Entre 16 h 30 et 19 h, 59 personnes en urgence relative, souffrant principalement de traumatismes légers (traumatismes crâniens, entorses, fractures, plaies superficielles), ont été évacuées vers huit établissements hospitaliers.

Le dispositif de secours a été levé à 20 h 30. L’opération s’est conclue par un retour d’expérience rassemblant tous les acteurs impliqués, dans le but d’optimiser les futures interventions. "L’objectif est de toujours s’améliorer", souligne René Cellier.