États-Unis : des détenues utilisent la réalité virtuelle pour apprendre la mécanique automobile en prison

La formation se déroule dans un gymnase de la prison pour femmes de Jessup, entre Washington et Baltimore. Les détenues utilisent des casques de réalité virtuelle Quest, développés par Facebook, pour apprendre des compétences en mécanique automobile, comme changer l’huile, les pneus et les plaquettes de frein. Bien que cela ne remplace pas complètement le travail sur un véhicule réel, cette méthode réduit les coûts de formation de 75%. Quinze détenues ont obtenu leur diplôme cette année, et les employeurs sont prêts à compléter leur formation pratique.

Ce programme est le fruit d'une collaboration entre les services pénitentiaires du Maryland, qui proposent environ 25 programmes de réinsertion, et l'association "Vehicles for Change". Fondée en 1999 pour aider les familles défavorisées à obtenir une voiture, l'association a élargi ses activités à la formation de mécaniciens en 2016. Pendant la pandémie, ils ont développé un logiciel de réalité virtuelle pour continuer la formation à distance. Ils prévoient une adoption plus large de cette méthode dans les prisons et au-delà, particulièrement dans le secteur de la mécanique qui manque de main-d'œuvre.

Réduire le taux de récidive

Les statistiques montrent qu'un tiers des ex-détenus sont arrêtés dans l'année suivant leur libération, et ce chiffre monte à 75% après cinq ans. Trouver un emploi aide à réduire ce risque. Aux États-Unis, 600 000 personnes sortent de prison chaque année, et la formation en prison pourrait économiser cinq dollars pour chaque dollar investi. Toutefois, cette approche suscite des débats, certains estimant qu'il n'est pas juste de fournir une éducation gratuite aux détenus alors que des citoyens honnêtes en manquent.

D'autres prisons utilisent également la réalité virtuelle pour des programmes similaires. Par exemple, un détenu de longue date a utilisé un casque de réalité virtuelle pour s'habituer à faire des courses dans le monde moderne. Dans le Michigan, un programme-pilote a préparé des détenus à des entretiens d'embauche, augmentant leurs chances de trouver un emploi après leur libération.