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Intempéries : "Cette année est catastrophique pour les agriculteurs", avertit une experte en gestion de l'eau

16 octobre 2024 à 6h00 - Modifié : 16 octobre 2024 à 13h39 par Mandy Vereecken

Agriculteur

"Cette année a été marquée par des pluies abondantes, avec une baisse déjà estimée à 40 % des récoltes de blé avant le mois de juillet", indique Esther Crauser-Delbourg, économiste de l’eau et fondatrice du cabinet de conseil Water Wiser, spécialisé dans les problématiques liées à l'eau. "Les sols, déjà saturés après la tempête Kirk, vont encore être impactés par l'arrivée de l'ex-ouragan Leslie, ce qui compliquera davantage la situation pour les agriculteurs", prévient-elle. "En ce moment, on est à la fois dans la période des semis et des récoltes, mais tout est inondé et les cultures commencent à pourrir", explique-t-elle.

Préoccupation des agriculteurs après les inondations "L'année est particulièrement difficile pour les agriculteurs. C'est l'un des métiers les plus éprouvants en France aujourd'hui", estime Esther Crauser-Delbourg. pic.twitter.com/7G02LOkGkp

Selon l'économiste, les agriculteurs risquent de perdre "une saison entière de revenus, retardant ainsi leur capacité à générer des gains". Avec des aléas climatiques si extrêmes, "la seule certitude qu'ils ont, c'est qu'il n'y en a aucune, et ils ont donc besoin d'un soutien. Les risques sont devenus si importants que leurs pertes ne peuvent plus être entièrement couvertes par des assurances", explique-t-elle, évoquant ainsi l'importance du "fonds Barnier", qui finance des mesures de prévention des risques naturels.

Face aux changements climatiques, elle plaide pour "la création de zones de captage autour des villes et des champs afin de mieux gérer les eaux pluviales" et pour "la réduction de la bétonisation urbaine".

Une lueur d'espoir réside cependant dans le fait que les nappes phréatiques sont actuellement à un niveau élevé. Toutefois, elle précise qu'il faut que ces niveaux se maintiennent jusqu'au printemps, "afin que la saison puisse reprendre normalement".