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Le préfet alerte les parents des jeunes arrêtés lors de la nuit du Nouvel An

Publié : 7 janvier 2025 à 6h00 - Modifié : 8 janvier 2025 à 17h15 Mandy Vereecken

Police

« Il y a eu entre 70 et 80 interpellations dans l’Eurométropole de Strasbourg, un chiffre conséquent pour une semaine », souligne le préfet du Bas-Rhin, Jacques Witkowski. De nombreuses arrestations ont eu lieu lors de la nuit du Nouvel An, mais des incidents, tels que des voitures incendiées et des tirs de mortiers, se sont également produits lors des soirées précédentes, des événements fréquents dans la ville à cette période.

« Au vu de la gravité des faits, je m'interroge sur votre capacité à assumer correctement vos responsabilités parentales », a écrit le préfet aux parents des mineurs interpellés. « Je vous rappelle que les actions de votre enfant peuvent entraîner votre responsabilité légale. »

Les parents étrangers des jeunes impliqués ont été convoqués à la préfecture pour un entretien. Si ces derniers ne s’y rendent pas ou ne fournissent pas d’éléments suffisants, « je pourrais reconsidérer votre droit de séjour en France », avertit M. Witkowski. Les parents français, quant à eux, sont invités à contacter les services sociaux en cas de difficultés éducatives, avant la possibilité d’éventuelles sanctions.

« Je compte sur votre engagement pour que de tels comportements ne se reproduisent pas à l'avenir, tant pour le bien-être de votre enfant que celui de la communauté », poursuit le préfet dans sa lettre. Il rappelle également l’arrêté interdisant aux mineurs de moins de 16 ans non accompagnés de se trouver dans la rue le soir du 31 décembre. « Ces actes délictueux nécessitent une réponse appropriée. Les responsables sont traduits devant la justice, mais nous réfléchissons aussi à des mesures préventives », ajoute-t-il. « Des mineurs se retrouvent dans la rue à 23h, armés de bouteilles incendiaires et de mortiers. Les parents ne peuvent ignorer cela. J’ai donc choisi de les interpeller fermement : que fait votre enfant dans la rue ? »

M. Witkowski souligne que ces actes relèvent d’un comportement délictueux récurrent, comme le fait de brûler des voitures pour « s’amuser et faire la fête ». Il appelle à une réflexion collective pour tenter de maîtriser ce phénomène. « Il est impératif que nous agissions ensemble pour inverser cette tendance. »

Le préfet rappelle également qu’il a dû mobiliser des forces de police considérables chaque soir, une période qui coïncidait avec d'autres priorités, comme la gestion du marché de Noël. « Cela met les forces de l'ordre en situation de risque important, ainsi que les habitants qui n'ont rien demandé », ajoute-t-il.

Fort de ses précédentes expériences dans l’Hérault et en Seine-Saint-Denis, M. Witkowski estime que la situation à Strasbourg a pris une ampleur exceptionnelle. « Ce n’est pas la même intensité systémique que ce que j’ai connu ailleurs », souligne-t-il. « Il faut aussi penser à l’image que Strasbourg renvoie : après les marchés de Noël festifs, on passe à des scènes d’émeutes et de policiers casqués. »

La maire de Strasbourg, Jeanne Barseghian (EELV), a aussi exprimé sa préoccupation face aux incidents de la nuit de Nouvel An : « Les perturbations récurrentes lors des soirées de la Saint-Sylvestre continuent de nous alerter. Malgré les mesures préventives mises en place par les collectivités et l'État, certains persistent à semer le trouble, notamment en incendiant des véhicules et en affrontant les forces de l’ordre et les pompiers. Ces actes de violence sont inacceptables », avait-elle déclaré dans un communiqué.