"GILETS JAUNES" | A Carspach, on tient bon en pensant aux jeunes

C'est un des hauts lieux de la mobilisation dans le Sud Alsace... Le rond-point de Carspach, près d'Altkirch, est le lieu de rassemblement de « gilets jaunes » motivés comme au premier jour.

Publié : 4 mai 2021 à 10h21 par Pascal Kury (avec Pierre Maurer)

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Tel un portique éphémère, le barrage des "gilets jaunes" de Carspach tient bon depuis quinze jours m
Crédit : PK/RDL

Ils étaient une centaine le 17 novembre au rond-point du Mac Donald's de Carspach, porte d'entrée d'Altkirch au nord... Deux semaines plus tard, les « gilets jaunes » sont toujours là.
Mieux installés et organisés qu'au premier jour, des palettes ont été apportées par des voisins, des structures provisoires ont été érigées pour marquer « physiquement » le barrage et construire un abri.

Élément visible et symbolique : cette Tour Eiffel confectionnée en bois et en résidus de palettes, coiffée d'un drapeau tricolore. Il y a aussi cette réplique de guillotine, maculée de peinture rouge vif. Ou encore une prison symbolique, devant laquelle est attaché un mannequin au costume détrempé.

"On se bat pour nos enfants et nos petits-enfants"

Si l'ambiance est bon enfant sur ce site, le discours reste ferme. La mobilisation entre dans sa troisième semaine. On croise des visages présents parfois depuis le début du mouvement.

Pascal est un artisan du secteur. Son parcours n'a pas toujours été simple. S'il reconnaît avoir « touché le fond du trou l'an dernier et remonter la pente à présent », Pascal n'est pas tendre avec la situation actuelle. « Moi, ça n'a pas vraiment d'importance » dit-il, « mais je vois ce que c'est la pauvreté. Grâce au mouvement des + Gilets Jaunes + je m'aperçois qu'on côtoie des gens dans la rue et on ne sait pas qu'ils sont dans la misère. Et ça c'est quelque chose que je trouve inadmissible » déplore Pascal.

Pour lui, la seule mobilisation pour les prix des carburants ne tient pas. Pascal évoque ses enfants et ses petits-enfants et craint pour leur avenir. « On a laissé faire ça pendant tant d'années. Maintenant, c'est à moi de faire quelque chose pour eux » affirme-t-il.

« Quand on écoute tout autour de soi les retraités, les chômeurs en fin de droit,... Leur situation est tellement préoccupante ! » déplore Pascal qui « refuse d'accepter cela ».

Avec le soutien de la population et de certains commerçants et automobilistes qui apportent régulièrement des victuailles, les « gilets jaunes » du Sundgau affirment être prêts à tenir « encore le temps qu'il faudra ».

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photos PK/RDL