PATRIMOINE | Un séchoir à tabac de Lipsheim bientôt à l'Ecomusée
L'Ecomusée d'Alsace intégrera, au printemps prochain, un tout nouveau bâtiment dans sa collection : un séchoir à tabac du XIX°siècle. Cette structure vieillissante attend actuellement d'être démontée à Lipsheim. La Fondation Alsace du Patrimoine organise un appel aux dons pour boucler le budget de ce démontage/remontage hors du commun !
Publié : 30 avril 2021 à 16h39 par Pierre Maurer
Il y a cent ans, on trouvait des séchoirs dans la plupart des communes bas-rhinoises où se faisait la culture du tabac. Une pratique qui fait vivre encore 77 producteurs aujourd'hui, qui se répartissent sur à peine plus de 720 hectares de terres cultivées. On est bien loin des 5360 producteurs répertoriés en 1970 en plaine d'Alsace. A cette époque, ce sont plus de 2300 hectares de champs de tabac qui étaient cultivés ! Cette transition a donc sonné le glas des séchoirs dans les villages et les familles de planteurs.
Un patrimoine à sauver d'urgence
A Lipsheim, dans le sud de l'Eurométropole, celui de la famille Weber a cessé d'être utilisé dans les années 60. Jean-Marc Weber, son propriétaire, n'a pas voulu le faire détruire. Il a proposé à l'Ecomusée d'Ungersheim d'en devenir propriétaire. Ce sera bientôt chose faite selon Eric Jacob, le directeur de l'Ecomusée :
"C'est une opération qui va mélanger préservation, transmission de savoir-faire et insertion. Un très beau projet polyalent qui va permettre de savuer cette pièce-là. Elle est exceptionnelle. Elle nous manquait et on va la récupérer pour faire vivre à l'Ecomusée cette histoire du tabac en Alsace."
Eric JACOB, directeur de l'Ecomusée
Le séchoir de Lipsheim se trouve au milieu du village, au coeur d'un ancien corps de ferme.
Jean-Marc Weber, lui, est ému lorsqu'il évoque l'histoire de cet édifice qui est dans sa famille "depuis 5 ou 6 générations". Ce fils de planteurs de tabac, qui n'habite plus le village, est toutefois rassuré car "on peut toujours mieux faire que détruire. Toute transformation est difficile".
Le séchoir va donc bientôt être démonté pièce par pièce grâce au travail d'employés d'un chantier de réinsertion. Six des ouvriers de cette structure vont désosser le bâti, retirer les tuiles puis le toit avant de s'attaquer aux étages puis aux fondations du séchoir. Les pièces seront minutieusement répertoriées pour être ensuite reconstruites à l'Ecomusée, au printemps 2018.
Un projet qui a un coût
Pour assurer le financement de l’opération, un accord a été trouvé avec la délégation alsacienne de la Fondation du patrimoine, qui apporte une subvention de 35.000e.
Pour boucler le budget, il reste à trouver 40.000€. Un appel à souscription a été lancé.