SNCF | « Patrick », la première rame TGV, va prendre sa retraite et passe par l'Alsace

Repeint partiellement en orange comme lors de son lancement en 1978, « Patrick » fait actuellement la tournée des Technicentres pour que les cheminots puissent lui dire adieu. La rame a fait étape à Bischheim vendredi pour son incontournable « pot de départ » !

Publié : 4 mai 2021 à 10h56 par Pierre Maurer

DKL DREYECKLAND
Une des deux motrices de la rame 01 parquée au Technicentre de Bischheim
Crédit : PM/DKL

« Patrick » n'en a que faire de l'actuel débat autour de l'âge de départ à la retraite... Les annuités, il ne les a pas mais qu'importe. Plus de que ses 41,7 années de service, on retiendra ses 13,5 millions de kilomètres parcourus !

Une rame qui a traversé les années sur le réseau français

Livré en juillet 1978 par Alstom Belfort, "Patrick" a été mis en service sur l'axe TGV Sud-Est en 1981. Au fil des époques et des kilomètres parcourus, il a fait plusieurs étapes dans le Technicentre de Bischheim pour y subir ses plus grosses opérations de maintenances.

Un peu plus de 1000 personnes travaillent dans les ateliers du nord de l'Eurométropole. C'est une véritable « ville dans la ville » et personne n'aurait manqué le dernier hommage rendu à ce train de légende.

Ce vendredi, une grande partie des cheminots a donc traversé pour la dernière fois le couloir central des voitures qui composent la rame. L'extérieur avait été repeint dans les trois livrées qui ont fait le succès du TGV : orange (pour les motrices), atlantique (pour une partie des voitures) et de gris/carmillon (mélange de rouge et vermillon). A l'intérieur, une exposition retrace l'histoire de la grande vitesse et les spécificités de cette technologie.

L'émotion d'une carrière toute entière pour les cheminots

Parmi les agents qui participent à cette visite, on retrouve un autre Patrick Dieboldt, de son nom de famille. Avec l'homonymie, il partage un autre point commun avec la rame : il l'a accompagnée à ses débuts, vers 1980, lorsqu'en tant que jeune apprenti il commençait sa carrière. « J'ai commencé sur ces rames en remplaçant les anciennes suspensions à, ressort par des suspensions pneumatiques » se souvient le cheminot. « Je suis très fier de tout cela, je suis vraiment de la +génération TGV orange+ ! La couleur orange, j'ai beaucoup regretté qu'elle soit abandonnée au fil des ans ! » regrette Patrick le cheminot.

Longtemps avant d'avoir pu bénéficier d'une desserte TGV (la première phase de la LGV Est a été inaugurée en 2007, ndr), l'Alsace a eu « son » TGV dans les ateliers de Bischheim. L'histoire dure depuis 1972, avec le développement et les essais puis les opérations de maintenance. « Un vrai privilège » reconnaît Patrick Dieboldt.

« On a découvert un matériel qui n'existait pas à l'époque ! Le TGV, on ne savait pas ce que c'était ici ! Faut pas oublier que les ateliers de Bischheim s'occupaient du matériel thermique (le diesel) et on nous amène de l'électrique ! Cela a été une vraie révolution en 1980 pour les gens d'ici qui ont su s'adapter ainsi qu'au fil des années »
Patrick Dieboldt, cheminot bientôt à la retraite !

Après son escapade alsacienne, la rame « Patrick » sera présentée dans d'autres Technicentres jusqu'à fin février... avant de rejoindre définitivement la voie de garage.

Notre reportage consacré à cet événement