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Une paroisse arbore un drapeau LGBT sur sa façade : "l'église se doit d'être un lieu d'accueil pour tous"

17 septembre 2024 à 6h00 - Modifié : 18 septembre 2024 à 10h00 par Mandy Vereecken

LGBT

Depuis le mardi 10 septembre, un drapeau arc-en-ciel, symbole de la communauté LGBT, flotte au-dessus de l'entrée de l'église Saint-Guillaume, située au bord de l'Ill, quai des Bateliers à Strasbourg. Ce drapeau arbore également une ancre noire, en hommage à Saint Guillaume, le saint patron des bateliers. Le sacristain a profité de la présence d'une échelle laissée par des artisans travaillant à proximité pour hisser le drapeau. "Certains passants ont même applaudi", se réjouit le pasteur.

Arrivé à la paroisse de Saint-Guillaume il y a trois ans, Daniel Boessenbacher se distingue par ses initiatives variées qui animent la vie de l'église. À propos de l'affichage du drapeau, il se félicite : "Il n'y a pas eu de réactions négatives, hormis la visite d'un jeune homme qui a exprimé son mécontentement récemment." Cela contraste avec la controverse de 2023, lorsque l'église avait accueilli un spectacle de pole dance, suscitant des menaces de mort à l'encontre du pasteur.

Pour Boessenbacher, ce drapeau représente "un symbole de réconciliation entre le monde religieux et la communauté LGBT". Le 10 septembre, il avait partagé un post sur Facebook expliquant que "l'arc-en-ciel, mentionné dans la Bible, est pour moi un signe de réconciliation, de paix et d'amour voulu par Dieu".

La paroisse protestante de Saint-Guillaume collabore de longue date avec la communauté LGBT. Dès 2016, elle a mis en place une commission intitulée "Antenne inclusive", toujours active, qui organise des discussions mensuelles sur l'homosexualité. Ces rencontres, réunissant environ cinquante participants, permettent des échanges ouverts. L'église est également impliquée chaque année dans la Marche des Fiertés LGBT, précédée d'un moment de prière.

Le mardi 17 septembre, une semaine après la mise en place du drapeau, les passants réagissent diversement. Brahim trouve l'initiative "un peu osée", tandis que Guylaine, de passage, juge que "c'est une bonne chose" et estime que "l'église doit accueillir tout le monde". Sarah, quant à elle, se demande comment les fidèles réagiront : "Ça représente une communauté qui, selon moi, est divisée sur cette question. On verra bien". Le pasteur Boessenbacher, pour sa part, répond que "l'Église réunit des personnes que nous n'aurions peut-être pas choisi de côtoyer, mais nous sommes tous enfants de Dieu."

Il a également confirmé que le drapeau restera accroché sur la façade de l’église.