L'ex-employée de Facebook, Sarah Wynn-Williams, révèle ses confidences et défie la censure

Sarah Wynn-Williams a occupé le poste de directrice des affaires publiques chez Facebook de 2011 à 2017. Lors de son arrivée, elle imaginait qu’elle accompagnerait une équipe de jeunes talents bénéficiant de pouvoir et d’argent, mais elle se rend rapidement compte que la réalité est bien différente. Elle raconte son expérience dans Careless People, un livre récemment publié qui suscite déjà une vive polémique.

Fin février, une procédure d'arbitrage a interdit toute promotion de l'ouvrage, estimant que celui-ci enfreignait l'accord de confidentialité signé par l'autrice lors de son départ de l’entreprise. Malgré cette interdiction, Careless People connaît un grand retentissement médiatique, notamment aux États-Unis.

Dans son livre, Wynn-Williams dévoile plusieurs anecdotes sur le fonctionnement interne de Facebook, y compris des détails sur les habitudes de Mark Zuckerberg, qui refuse systématiquement toute réunion avant midi, forçant son assistante à reprogrammer un rendez-vous à l'ONU. Mais au-delà de ces anecdotes, elle met en lumière des pratiques controversées, comme le développement d'outils de modération pour séduire le marché chinois, la fermeture du compte d’un dissident aux États-Unis, ou l’exploitation des vulnérabilités psychologiques des adolescentes pour leur proposer des publicités ciblées.

Malgré les tentatives de Facebook pour limiter la diffusion de ce livre, Careless People, sorti le 13 mars, rencontre un immense succès. En seulement une semaine, près de 60 000 exemplaires ont été vendus aux États-Unis, propulsant l'ouvrage parmi les meilleures ventes sur Amazon. Cet engouement illustre parfaitement l’effet Streisand : en cherchant à faire taire Sarah Wynn-Williams, Facebook a en réalité attiré encore plus d'attention sur ses révélations.