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Singapour envisage d’infliger la flagellation comme sanction aux fraudeurs en ligne

Publié : 14 mars 2025 à 6h00 - Modifié : 14 mars 2025 à 10h10
Mandy Vereecken

Lors d’un débat parlementaire, le député Tan Wu Meng a relaté l’histoire d’une résidente de sa circonscription ayant perdu l’ensemble de ses économies dans une escroquerie en ligne, mettant en péril son emploi. Il a comparé cette situation à d’autres infractions sévèrement réprimées à Singapour et a insisté sur la nécessité de sanctionner plus fermement les fraudeurs qui exploitent la vulnérabilité des citoyens.


Il propose ainsi de renforcer la législation en introduisant la flagellation comme peine complémentaire pour les criminels du numérique. Cette sanction, qui consiste en des coups de canne, viendrait s’ajouter aux peines de prison et aux amendes déjà en vigueur. Le gouvernement a indiqué qu’il examinerait cette proposition, et la ministre de l’Intérieur a précisé qu’elle pourrait s’appliquer aux cas de fraude les plus graves.


Singapour applique déjà cette punition à plusieurs centaines de condamnés chaque année, qu’ils soient nationaux ou étrangers. Une trentaine d’infractions sont concernées, notamment le vol, les agressions sexuelles, le trafic de drogue, le vandalisme et l’immigration illégale.


Seuls les hommes de moins de 50 ans peuvent être soumis à cette peine, les femmes en étant exemptées. Elle consiste en des coups portés avec une canne en rotin de 1,50 mètre, dont le nombre varie selon la gravité de l’infraction. Une sanction réputée particulièrement douloureuse.


Les fraudes en ligne, qu’elles passent par les réseaux sociaux, les sites de commerce frauduleux ou les plateformes d’échange de cryptomonnaies, se multiplient à Singapour. En 2024, le pays a enregistré 51 500 cas, entraînant des pertes dépassant 820 millions d’euros, soit une augmentation de 70 % en un an.


Face à cette recrudescence, certains élus estiment qu’il est nécessaire d’adopter des mesures radicales pour dissuader les escrocs.