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Cette entreprise offre à ses employées jusqu'à six jours de congé en cas de problèmes de santé liés à la féminité

Publié : 26 mars 2025 à 6h00 - Modifié : 26 mars 2025 à 16h44
Mandy Vereecken

Féminité

En France, bien que le congé menstruel ne soit pas encore régulé par la loi, une proposition avait été soumise début 2024, mais rejetée par le Sénat et l'Assemblée nationale en raison de préoccupations liées à la discrimination à l'embauche.

Cependant, de plus en plus d'entreprises et de collectivités adoptent des congés menstruels pour soutenir les employées confrontées à des douleurs menstruelles. Ce type d'initiative vise à promouvoir l'inclusion et à améliorer le bien-être des salariées, ce qui peut favoriser de meilleures performances professionnelles.

Un exemple de cette tendance est la filiale française de VEGA, située à Nordhouse, au sud de Strasbourg. Depuis le 8 mars, à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes, l'entreprise a mis en place un « congé du bien-être féminin ». Les 17 salariées de la société peuvent ainsi bénéficier de jusqu'à six demi-journées (pouvant être étendues à une journée entière) de congé par an, sans nécessité de justificatif médical.

Céline Michaut-Simon, responsable RSE chez VEGA, explique que les employées doivent simplement informer leur supérieur de leur absence par message. Ce congé va au-delà du simple congé menstruel en étant inclusif et en prenant en compte la santé globale des femmes, incluant des conditions telles que l'endométriose, les migraines hormonales, le syndrome des ovaires polykystiques (SOPK), le post-partum ou la ménopause, qui ne sont souvent pas reconnues dans le monde du travail.

"C’est notre président qui a proposé l’idée après avoir entendu parler de l’endométriose. Au début, on pensait au congé menstruel, mais finalement, on a trouvé que c'était trop restreint", raconte Céline Michaut-Simon, ajoutant que ce congé vise à soutenir les femmes tout au long de leur carrière, en tenant compte de leur âge et de leurs différentes étapes de vie.

Ce type de congé élargi est rare en France, et selon VEGA, seules trois autres entreprises l’ont mis en place. "L'évaluation de la douleur reste un tabou, et beaucoup pensent que souffrir au quotidien est normal. De plus, la santé des femmes manque encore de reconnaissance", souligne Céline Michaut-Simon. L'entreprise souhaite aussi, par cette initiative, pallier l'inaction des gouvernements en matière de santé au travail.

VEGA prévoit de recueillir un retour d’expérience sur cette mesure pendant un an, avant de l'adopter de manière permanente. À ce jour, bien que deux semaines se soient écoulées depuis l'introduction de ce congé, aucune salariée n’a encore eu recours à cette option, bien que toutes se disent rassurées de pouvoir en bénéficier si nécessaire.