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Cinq individus ont été placés en détention pour des vols de voitures en bande organisée au sein de Stellantis

7 octobre 2024 à 6h00 - Modifié : 9 octobre 2024 à 15h12 par Mandy Vereecken

Voitures

Bien qu'un même leader soit impliqué, les deux affaires sont distinctes et en phases d'avancement différentes dans l'enquête. La première affaire, désormais sous la direction d'un nouveau juge d'instruction, touche à sa fin. Ce magistrat a récemment signé l’ordonnance de clôture d’information, qui a été remise au parquet. Elle concerne le vol d’environ soixante véhicules en 2018, principalement issus du site de Sochaux-Montbéliard. Les méthodes employées, plutôt brutales, avaient été surprenantes. Grâce à des complicités internes, un premier véhicule avait réussi à détruire les barrières de sécurité du vaste parking de voitures neuves, permettant aux autres voitures de s’échapper en file indienne.

La seconde affaire a été ouverte en juillet 2022. Lors de ses inventaires, la direction de Stellantis Mulhouse avait remarqué des incohérences entre le nombre de véhicules enregistrés et ceux réellement présents sur le parking de stockage. Une plainte a alors été déposée à la gendarmerie pour signaler la disparition de plusieurs voitures. Dans un premier temps, le parquet de Mulhouse a confié l’affaire à la brigade locale, qui a rapidement découvert qu'un réseau bien organisé, s’étendant jusqu'à Montbéliard, était impliqué.

Étant donné l'ampleur des investigations nécessaires, le groupe interministériel de recherche (GIR) Alsace de Strasbourg a été mobilisé pour mener l’enquête. Ce groupe regroupe tous les services concernés par la lutte contre l’économie souterraine et les différentes formes de criminalité organisée, incluant la brigade de recherche de Mulhouse, le service interdépartemental de police judiciaire de Mulhouse et le commissariat de Montbéliard.

Une enquête judiciaire a été ouverte en mai dernier, au cours de laquelle plusieurs suspects ont été identifiés et surveillés jusqu’au 17 septembre, date à laquelle neuf personnes ont été interpellées à leur domicile. Pour les arrestations les plus délicates, la BRI (brigade de recherche et d’intervention) de Strasbourg est intervenue. À l'issue des gardes à vue, cinq individus ont été mis en examen pour « vols en bande organisée » et « association de malfaiteurs », accusés d'avoir frauduleusement soustrait des véhicules au détriment de Stellantis. Ces cinq hommes ont été placés en détention provisoire. Les derniers vols ont été enregistrés le 30 juillet sur le site sochalien.

Selon le parquet de Mulhouse, le modus operandi était simple : des employés utilisaient leurs badges pour faire sortir discrètement un ou deux véhicules par le parking relais. Cette méthode passait presque inaperçue, étant donné le grand nombre de voitures en transit et en attente sur le site. Les complices récupéraient ensuite les véhicules sans éveiller les soupçons. Plus de 75 voitures neuves ont ainsi été volées, d'une valeur variant entre 30 000 et 45 000 euros selon les modèles, tels que les Peugeot 3008, 208 et 308. C'est la même équipe qui était active sur les deux sites, bénéficiant d'appuis internes. La plupart des mis en examen ont un lourd passé judiciaire, incluant des affaires de vols en bande organisée et de recel. Ils risquent jusqu'à dix ans de réclusion.

D'après le parquet, les enquêteurs ont fait face à des individus expérimentés, spécialisés dans le vol de voitures. L'un des suspects, retraité, vivait uniquement de ce trafic. Des saisies importantes ont été réalisées lors des perquisitions, comprenant des voitures de luxe et une somme de 50 000 euros en espèces chez l'un des suspects.

L’enquête devra également établir ce qu'il advient des véhicules volés. Dans des affaires similaires, il est fréquent que ces voitures soient utilisées dans des activités criminelles ou revendues. Les numéros de série sont souvent altérés, car ces voitures ne sont pas mises en vente officiellement. Le procureur de la République a exprimé ses préoccupations, en notant que la plupart des véhicules étaient probablement destinés à être revendues en Afrique du Nord, principalement en Algérie.