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"Il est urgent d'agir" : en Alsace, les usagers alertent sur l'insécurité dans les transports
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Samedi matin, un homme de 53 ans a été agressé à l'arme blanche en gare de Barr, dans le Bas-Rhin, alors qu’il était assis dans un train à quai. Un jeune de 17 ans a pris pour cible cette victime, mettant en lumière une recrudescence des violences dans les transports, bien que ces incidents aient diminué en France en 2023 selon les chiffres du ministère de l'Intérieur (-11% par rapport à 2022). Néanmoins, cela représente tout de même 118 000 victimes cette année, et les violences sexuelles dans les transports ont bondi de 86 % en dix ans, d’après l’Observatoire des violences faites aux femmes.
"Ce n'est plus un cas isolé, cela devient presque banal, avec des incidents chaque semaine", explique Stéphane Daveluy, délégué syndical Unsa à la CTS, la compagnie des transports de Strasbourg. "Agressions verbales, menaces de mort, et une augmentation des signalements de personnes armées" deviennent des faits quotidiens. Il demande ainsi la présence de la police municipale dans les véhicules pour assurer une meilleure sécurité.
Un autre incident illustre cette montée de violence : il y a deux semaines, à Strasbourg, un chauffeur de tram a été menacé par un passager après avoir activé le signal d'alarme. La situation a dû être maîtrisée par la police, qui a utilisé un taser pour intervenir.
Le syndicat UNSA a même organisé une grève pour protester contre l'augmentation de l'insécurité dans les transports strasbourgeois. Les usagers, cependant, ont des avis partagés. Certains, comme une passante croisée à la gare centrale, ne se sentent pas particulièrement inquiets, tandis qu’une autre, Roxane, indique qu’en tant que femme, elle ne se sent pas en sécurité, surtout dans certains quartiers de Strasbourg. "Même quand il y a du monde, on voit des bagarres, de la musique forte, ce n’est pas respectueux, ni dans les bus ni dans les trams", confie-t-elle.
Les femmes, en particulier, expriment des préoccupations accrues, comme Maëlle, une jeune étudiante, qui avoue que son compagnon ne veut pas qu’elle prenne le train le soir. "Je le prends en journée, et je sais me défendre, mais je comprends que certaines femmes aient peur", déclare-t-elle.
Pour lutter contre l’insécurité, une loi a été récemment adoptée à l'Assemblée, permettant aux agents de sécurité ferroviaire de réaliser des palpations, d’être équipés de caméras piétons, et même d’utiliser des tasers. Ces mesures ont suscité des critiques de la part de la gauche, qui les qualifie de liberticides. Cependant, le syndicat Sud Rail Alsace n’y est pas totalement opposé, bien qu’il estime que les palpations devraient relever des autorités de police ou de gendarmerie.
Les députés, comme Olivier Becht (LREM) et Patrick Hetzel (LR), soutiennent la loi en affirmant qu'elle ne constitue pas une atteinte à la liberté, mais qu'elle vise à renforcer la sécurité des usagers. En revanche, Hetzel appelle à un bilan des mesures mises en place pour évaluer leur efficacité.
En parallèle, la SNCF estime que la fraude génère une perte de 200 millions d’euros par an, soit l’équivalent de 25 nouveaux TER. Cependant, le taux de fraude a diminué de 25 % par rapport à 2019.