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L'or en pleine ascension : "son cours a bondi de 40 % en un an"

Publié : 21 mars 2025 à 6h00 - Modifié : 26 mars 2025 à 14h51
Mandy Vereecken

L'or

En l’espace d’un an, le prix de l’or a bondi de 40 %, atteignant actuellement 90 000 euros le kilo. Dans un contexte économique incertain, ce métal précieux suscite un vif intérêt, aussi bien pour l’achat que pour la revente.

Guy Crantz, collectionneur et fidèle client de l’agence strasbourgeoise BDOR, en profite pour faire évaluer certains de ses biens. "J’ai récemment fait du tri chez moi, confie-t-il. Autrefois, je collectionnais des pièces, et je suis curieux de savoir combien vaut cet ensemble aujourd’hui. J’ai aussi apporté un bracelet de ma grand-mère et des dents en or de mon grand-père."

L’envolée des cours a motivé sa démarche : "Avec un tel prix, c’est peut-être le bon moment pour vendre. Et pourquoi ne pas envisager un voyage ?"

Cécile Doerflinger, directrice de l’agence et experte en métaux précieux, analyse avec attention les objets déposés sur son bureau. Le gramme d’or provenant des dents vaut actuellement 100 euros, tandis que le bracelet en or 18 carats est estimé à 4 800 euros.

Les pièces de monnaie, quant à elles, sont particulièrement prisées, notamment celles frappées en Alsace. En examinant une pièce de 1855 à l’effigie de Napoléon, Cécile Doerflinger identifie le poinçon "BB", indiquant qu’elle provient de l’atelier de Strasbourg. Son estimation dépasse les attentes de Guy Crantz : "Je peux vous proposer un total de 9 500 euros", annonce-t-elle.

Les objets en or suivent ensuite différents circuits : les pièces de collection sont revendues à des passionnés, tandis que les bijoux sont fondus pour être transformés en lingots et lingotins, très recherchés par les investisseurs. À titre d’exemple, un lingot de 500 grammes vaut aujourd’hui environ 45 000 euros. "Posséder de l’or, c’est quelque chose de tangible", souligne Cécile Doerflinger.

L’histoire des pièces d’or alsaciennes remonte à plusieurs siècles. Certaines figurent dans les collections de la Bibliothèque nationale et universitaire de Strasbourg (BNU). "La plus ancienne date de l’époque mérovingienne, vers 570", précise Daniel Bornemann, conservateur en chef. D’autres témoignent des différentes époques de la ville : un florin de la Renaissance, une pièce frappée du temps de la République de Strasbourg, ou encore une monnaie datant de l’intégration de la ville au royaume de France sous Louis XIV.

Jusqu’en 1869, Strasbourg possédait son propre atelier monétaire. Aujourd’hui, ces pièces rares attirent toujours les collectionneurs et peuvent encore être acquises lors de ventes aux enchères en Allemagne ou en Suisse.