La production de miel pour 2024 s'annonce défavorable

En 2024, la production de miel connaît une forte baisse en raison de conditions climatiques défavorables. Un printemps marqué par des températures froides, des gelées tardives, des pluies abondantes, des orages et des vents violents a lourdement impacté les récoltes. Ces phénomènes ont perturbé la floraison, lessivé les fleurs de leur nectar et contraint les abeilles à rester confinées dans les ruches. Incapables de butiner, elles ont dû puiser dans leurs réserves pour survivre, tandis que certains apiculteurs ont été contraints de les nourrir artificiellement au printemps afin de préserver leurs colonies.

Les disparités régionales sont marquées : certaines zones, comme les Hauts-de-France (-72 %) et la Bretagne (-55 %), subissent des pertes catastrophiques par rapport à 2023. En revanche, l’Occitanie résiste mieux avec une diminution limitée à 4 %, selon un rapport de l’Interprofession des métiers de la ruche (Interapi) publié le 15 novembre.

Malgré cette situation, les prix du miel ne devraient pas augmenter, selon Henri Clément, porte-parole de l’Union nationale de l’apiculture française. Toutefois, il met en garde contre la concurrence internationale et le faible coût de certains pots de miel importés, vendus parfois dès trois euros les 500 grammes, un prix bien en deçà de celui nécessaire pour valoriser le travail des apiculteurs français. Il insiste sur l’importance de consommer du miel local, non seulement pour soutenir les apiculteurs mais aussi pour préserver les abeilles, indispensables à la biodiversité et à l’agriculture. L’Institut national de recherche agronomique (Inrae) rappelle que près de 75 % des cultures en France dépendent des insectes pollinisateurs.

Pour garantir la qualité du miel acheté, il est conseillé d’éviter les pots à prix trop bas, souvent susceptibles de contenir du sirop de sucre plutôt que du véritable miel, comme l’a révélé une étude européenne de 2023. Le miel artisanal, riche en oligoéléments et en vitamines, reste préférable. Il est recommandé de choisir du miel issu d’apiculteurs récoltants, identifiable sur l’étiquette, plutôt que des mélanges provenant de différents pays.