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La réindustrialisation de la France se maintient, bien que son rythme connaisse un net ralentissement

Publié : 6h00 - Modifié : 9h48
Mandy Vereecken

Réindustrialisation

Mis en place en 2023, cet indicateur recense les créations de nouveaux sites industriels ainsi que les extensions d’usines existantes, tout en les comparant aux fermetures et réductions d’activité. Il offre ainsi une vision détaillée de l’évolution du tissu industriel à l’échelle nationale et des bassins d’emploi.

Après la reprise économique qui avait suivi les confinements liés à la crise sanitaire, les chiffres étaient encourageants. Mais où en est-on aujourd’hui ? Le ministère de l’Économie publie ce jeudi 13 mars son dernier baromètre industriel, actualisé pour 2024. La dynamique de réindustrialisation observée en 2022 et 2023 marque un net ralentissement. En 2022, on comptabilisait 176 ouvertures nettes, un chiffre qui avait progressé à 190 en 2023. En 2024, cette tendance s’est inversée avec seulement 89 ouvertures nettes, une fois prises en compte les fermetures et réductions d’activité. Il ne s’agit pas d’un arrêt brutal, mais d’un ralentissement marqué des créations et extensions de sites industriels.

Certaines filières sont particulièrement en difficulté, notamment les secteurs du transport, de l’automobile, de l’aéronautique et de la mécanique. En revanche, d’autres maintiennent un bon niveau d’activité, comme l’agroalimentaire et l’industrie verte axée sur la décarbonation, qui continuent d’enregistrer des ouvertures et extensions de sites. Selon les données gouvernementales, la réindustrialisation se poursuit, bien que son rythme soit en forte baisse. Cette situation préoccupante est confirmée par le cabinet Trendeo, dont les analyses font référence auprès des économistes.

Plusieurs éléments laissent penser que ce ralentissement va perdurer : la hausse des défaillances d’entreprises (+13 % sur un an), l’augmentation des plans de sauvegarde de l’emploi (+35 % sur les douze derniers mois) et, facteur clé, le recul des investissements étrangers en France. "Le climat international et les tensions commerciales freinent les décisions d’investissement". À cela s’ajoute la dissolution de l’Assemblée nationale décidée par Emmanuel Macron en juin dernier, un événement qui a contribué à l’incertitude économique et à la prudence des chefs d’entreprise, dont les effets se font encore ressentir aujourd’hui.