Strasbourg : Insatisfait de sa défense, il est condamné à 30 ans de réclusion pour le meurtre de son ex-femme.

Sans surprise, la cour d’assises d’appel du Haut-Rhin a confirmé mercredi la condamnation de Savas Ozyanik, 47 ans, à 30 ans de réclusion criminelle, assortis d’une période de sûreté de 20 ans. Il était jugé pour le meurtre de son ex-compagne Yasemin Cetindag, étranglée sous les yeux de leurs enfants en décembre 2020 à Strasbourg. Ce verdict est identique à celui rendu en première instance.

Estimant ne pas avoir été correctement défendu lors de son premier procès, l’accusé espérait une réduction de peine. Tout au long des trois jours d’audience, il a maintenu sa version des faits, affirmant avoir agi sous l’effet de la peur, prétendant que son ex-compagne l’aurait menacé avec un couteau. Cependant, les éléments de l’enquête – ADN, bornages téléphoniques et constatations médicales – ont contredit ses déclarations. « Si j’avais eu le couteau, cela aurait pu être une boucherie », a-t-il lâché maladroitement devant la cour.

Le corps de Yasemin Cetindag, mère de quatre enfants, avait été retrouvé plusieurs jours après le drame, enterré dans une forêt près de Vendenheim. L’accusé a reconnu avoir transporté la dépouille, affirmant l’avoir fait « à contrecœur », tout en soutenant ne pas être totalement certain qu’elle était déjà décédée au moment où il l’a abandonnée dans la fosse.

L’avocate générale, insistant sur son manque d’empathie, avait requis une peine d’au moins 30 ans de réclusion. Une analyse partagée par la famille de la victime, bouleversée par les propos de l’accusé, qui s’est plaint d’être incompris. « Je culpabilise chaque jour, mais même si j’exprime des remords, personne ne me croit », a-t-il déclaré. Pourtant, le témoignage de ses propres enfants a été accablant. Face à leur grand-mère, ils avaient raconté avec une précision glaçante : « Papa a sorti le foulard et il a serré le cou de maman. » Un témoignage qui a scellé le destin judiciaire de leur père.