Réforme des retraites : la ministre du Travail estime qu'il est essentiel de prolonger la durée de travail

L'âge légal de départ à la retraite fixé à 64 ans est-il suffisant ? Après un rapport alarmant de la Cour des comptes sur la situation financière des retraites, la ministre du Travail, Astrid Panosyan-Bouvet, a réaffirmé dimanche la nécessité de "travailler plus longtemps". Elle estime également que la question d’une part de capitalisation dans le système actuel ne devrait pas être écartée des discussions.

Publié jeudi, le rapport de la Cour des comptes servira de base aux négociations des partenaires sociaux sur l’évolution de la réforme des retraites de 2023. Il met en lumière une situation budgétaire préoccupante. "Un régime par répartition qui n’est pas équilibré ne peut pas être durable", a déclaré la ministre.

Faut-il aller au-delà du recul de l’âge légal à 64 ans ? "Tous les leviers doivent être examinés : l’âge de départ, la durée de cotisation ou encore la revalorisation des pensions par rapport à l’inflation", a-t-elle indiqué. Elle insiste cependant sur le rôle des partenaires sociaux dans la recherche de solutions basées sur des données incontestables.

Interrogée sur ses préférences, la ministre a refusé d’imposer un choix mais a rappelé sa position : "Dans un contexte où l’espérance de vie en bonne santé progresse, il est indispensable de prolonger la durée de travail, notamment pour améliorer l’emploi des seniors." Selon la Cour des comptes, l’espérance de vie en bonne santé après 65 ans aurait augmenté de près de deux ans depuis 2008, un élément que la ministre juge essentiel, tout en reconnaissant la nécessité de considérer les métiers pénibles.

Un second rapport attendu en avril analysera les effets des régimes de retraite sur l’emploi et la compétitivité. Par ailleurs, Astrid Panosyan-Bouvet déplore que l’idée d’introduire une part de capitalisation, proposée par la CPME, soit encore taboue dans le débat public. "Aujourd’hui, 15 millions de Français ont recours à la capitalisation. Ce n’est donc pas un sujet à ignorer", a-t-elle affirmé.