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À partir de mercredi, les Européens devront obligatoirement obtenir une autorisation de voyage pour se rendre au Royaume-Uni

Publié : 30 mars 2025 à 6h00 - Modifié : 31 mars 2025 à 15h58
Mandy Vereecken

Passeport

Dès mercredi, les voyageurs européens devront obtenir une Autorisation de voyage électronique (ETA) avant leur départ pour le Royaume-Uni. Valable deux ans, cette autorisation peut être demandée via l’application "UK ETA" ou sur le site officiel du gouvernement britannique, gov.uk.

Déjà en vigueur pour certains visiteurs non européens exemptés de visa, l’ETA vise à renforcer la sécurité des frontières, selon les autorités britanniques. Ce dispositif, semblable à l’ESTA américain, concernera désormais les ressortissants d’une trentaine de pays européens, y compris tous ceux de l’Union européenne, à l’exception de l’Irlande.

Le coût de l’ETA est actuellement de 10 livres (environ 12 euros), mais passera à 16 livres (environ 19 euros) dès le 9 avril. La demande requiert une photo du passeport et une image du visage. Le processus, qui prend moins de dix minutes, permet généralement d’obtenir une réponse rapide, bien que le ministère britannique de l’Intérieur recommande d’anticiper un délai de trois jours ouvrés en cas de contrôle supplémentaire.

L’ETA permet de séjourner au Royaume-Uni pour une durée maximale de six mois et autorise des entrées multiples sur une période de deux ans. Toutefois, une nouvelle demande sera nécessaire en cas de changement de passeport.

Déployée progressivement depuis 2023, cette mesure a d’abord concerné les citoyens du Qatar avant d’être étendue aux pays du Golfe, puis, en janvier dernier, à une cinquantaine d’autres pays et territoires, dont les États-Unis, le Canada et l’Australie. Fin 2024, environ 1,1 million d’ETA avaient été délivrées, selon le Home Office.

Le gouvernement britannique justifie cette politique par la nécessité de "numériser le système d’immigration" et de "renforcer la sécurité aux frontières". Seema Malhotra, secrétaire d’État à la Migration et à la Citoyenneté, a souligné le 5 mars que l’élargissement de l’ETA à l’ensemble des voyageurs s’inscrivait dans une stratégie d’innovation technologique en matière de contrôle migratoire.

L’ETA s’applique à tous, y compris aux enfants et aux nourrissons. Cependant, certaines exemptions existent : les élèves français de moins de 18 ans participant à des voyages scolaires, les détenteurs d’un passeport britannique ou irlandais ainsi que les résidents du Royaume-Uni ne sont pas concernés.

Les passagers en transit par le Royaume-Uni sans passage aux contrôles frontaliers, comme à Heathrow ou Manchester, sont également exemptés. En revanche, ceux qui transitent par d’autres aéroports, où un contrôle de sécurité est requis, devront présenter une ETA.

À compter du 2 avril, aucun voyageur ne pourra entrer au Royaume-Uni sans une ETA ou un visa.

De son côté, l’Union européenne prévoit la mise en place d’un dispositif similaire, l’ETIAS (European Travel Information and Authorisation System), qui s’appliquera à trente pays européens et devrait entrer en vigueur en 2026.