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Qui était Kévin Zabé, l’homme dont le corps a été découvert dans sa cave ?
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Installée en Alsace depuis 2003, la famille Zabé avait quitté les Vosges pour se rapprocher de leur fille aînée, Angélique. Roland et Martine, les parents, ont d’abord vécu à Staffelfelden avant de s’établir à Soultz en 2006, où ils ont trouvé du travail. Le couple a trois enfants, Christopher, Kévin et Angélique, qui ont chacun fondé leur propre famille.
Kévin, né en 1982, partageait sa vie avec Charlène depuis 16 ans. Ensemble, ils élevaient leurs quatre enfants – deux filles et deux garçons – dans le quartier de la Winkelmatt. Mais le dimanche 23 mars, leur quotidien bascule tragiquement.
Kévin aurait eu 43 ans le 26 mai. Sa mère, Martine, se souvient de lui comme d’un survivant : il avait été victime du drame du Humpafascht de Berrwiller en 2007, où il avait été traîné sur plusieurs mètres par une voiture, gardant une cicatrice à l’arrière de la tête. Depuis cet accident, il portait toujours une casquette.
Ayant quitté l’école à 16 ans, Kévin a toujours cherché à travailler. Il a notamment été employé dans une société de nettoyage et a également occupé un poste saisonnier dans une pizzeria. Ses anciens collègues le décrivent comme une personne discrète, sérieuse et appréciée.
Depuis deux ans, il était au chômage et consacrait son temps à s’occuper de ses enfants. « Il adorait les emmener en forêt », raconte son père, ému en évoquant son fils capable de s’émerveiller devant une simple pâquerette lorsqu’il était enfant.
Le 23 mars, Kévin sort pour acheter du lait pour son plus jeune enfant. Mais il ne rentre pas. Inquiète, Charlène tente de le joindre à plusieurs reprises, sans succès. À 14 h, elle décide d’aller voir l’épicier, qui confirme que Kévin est bien passé. Alertés, ses proches contactent la gendarmerie, qui ne considère pas immédiatement la disparition comme suspecte.
Cependant, la famille ressent que quelque chose ne va pas. Ils parcourent le quartier, passent des appels, parfois interceptés brièvement avant que la ligne ne coupe. Finalement, Charlène et Christopher, le frère de Kévin, se rendent à la cave et découvrent son corps sans vie.
Si Kévin avait consommé occasionnellement du cannabis dans sa jeunesse, ses proches assurent qu’il n’a jamais été impliqué dans un quelconque trafic. Une source proche du dossier mentionne toutefois un "petit casier judiciaire", sans lien avec une carrière criminelle. Pour sa famille et ses amis, il reste avant tout « un père exemplaire ».
L’enquête se poursuit afin d’élucider les circonstances de sa mort. Deux hommes, un temps placés en garde à vue, ont été relâchés sans poursuite. Une information judiciaire pour homicide volontaire a été ouverte par le parquet de Colmar, laissant encore de nombreuses questions en suspens.